Dans le cadre du programme de Renforcement Institutionnel pour des Politiques basées sur les Evidences, RIPSEC en sigle un atelier d’échange d’expérience sur les Systèmes locaux de santé (SyLos) entre le Maroc, la Belgique, la Mauritanie et la République Démocratique s’est tenue du 25 au 27 mars 2019 à l’ENSP Rabat. Ces assises s’inscrivent dans la vision de partage des enseignements tirés, des bonnes pratiques et des évidences générées par les expériences de transformation des systèmes locaux de santé dans les trois pays membres du consortium RIPSEC en vue de l’atteinte des objectifs de développement durable et de la couverture universelle
La première journée était lancée par une conférence inaugurale du Professeur Bart CRIEL de l’Institut de Médecine Tropical d’Anvers sur les soins de santé primaires 40 ans après Alma Ata, sur le rappel conceptuel de l’organisation et la présentation des systèmes de santé dans la dynamique de la Couverture Sanitaire Universelle ; Les échanges d’expériences sur le processus et les résultats des recherches menées pour répondre aux problèmes de la fonctionnalité des systèmes locaux de la santé.
Les expériences ont porté sur la Belgique, le Maroc, la Mauritanie et la RDC La dernière journée des travaux était réservée à la visite guidée du système local de santé de Casablanca, notamment la pratique de la médecine de famille et la gestion de l’interaction des centres de santé avec leur population de responsabilité. La dotation des ressources pour le fonctionnement des établissements des soins et la subvention des ménages démunis dans le cadre de la lutte contre la précarité sont des actions fortes qui concrétisent la volonté de mettre en œuvre la CSU.
Les échanges ont relevé que tous les systèmes de santé font face à des défis différents. Le pilotage, la responsabilisation des prestataires et l’encadrement des prestataires sont importants dans la gestion des systèmes de santé :
- Le survol des moments des fora et déclarations sur les soins de santé primaires ont mis en exergue le rôle du district pour répondre aux besoins des communautés, l’apport de la coordination des acteurs locaux et la nécessité de l’adaptation des politiques et stratégies au contexte local. La déclaration d’Astana renforce l’obligation sur des choix politiques réalistes en faveur de la santé, le financement durable de la santé et l’implication des toutes les parties prenantes en vue de la CSU ;
- Les expériences sur les Zones de santé d’Apprentissage et de Recherche (MOUGHATAA) ont montré que la recherche action est une modalité plus pratique de stimuler l’appropriation de normes et leur contextualisation par rapport aux données factuelles et évidences. Il s’est dégagé la nécessité d’accorder plus d’autonomie des équipes de pilotage des systèmes locaux de santé et structurer leurs interactions avec le niveau normatif. ;
- Les expériences partagées ont permis d’explorer différentes méthodes de recherches dans la résolution des problèmes des services de santé. L’accent a été mis sur l’encadrement des acteurs engagés dans ces actions novatrices et une documentation structurée pour faciliter la capitalisation et la diffusion des bonnes pratiques. La communication avec les décideurs locaux est capitale pour leur appropriation des résultats et la prise des décisions appropriées.
En sommes, les différentes expériences se sont avérées très intéressantes en termes de questionnement et dans l’amélioration des pratiques et des performances des systèmes locaux de santé, notamment sur le renforcement de leadership des équipes de pilotage des districts, la coordination et la motivation des acteurs, la transformation de de services de première ligne. Les échanges ont permis de mieux faire comprendre l’approche de démonstration qui consiste à tester les outils avant leur mise à l’échelle.


Prof. Albert Tambwe
This post is also available in: English (Anglais)