RESUME
Introduction
L’utilisation des plantes médicinales (phytothérapie) est une pratique bien répandue et moins prise en compte par les chercheurs et les gestionnaires des systèmes de santé au niveau local en République Démocratique du Congo. Peu d’études, s’y sont jusque-là intéressées pour saisir la portée et les perceptions des personnes impliquées dans cette pratique.
L’objectif de ce travail est d’analyser les pratiques de la phytothérapie utérotonique par l’utilisation des plantes traditionnelles, par les gestantes au 3ème trimestre de la grossesse. Et évaluer le niveau des connaissances sur ces pratiques pour les parties prenantes.
Méthodes
Nous avons mené une étude de cas mixte, ayant compris une phase quantitative suivie d’une phase-2 qualitative dans le village de Mukabe Kasari, territoire de Lubudi dans la Province du Lualaba. Sur une période de trois mois allant du 18/09 au 12/12/2018. La phase quantitative a porté sur un échantillon de 157 gestantes, 53 époux des gestantes, 134 matrones et tradipraticiens (N = 344). Ils ont répondu à un questionnaire administré en face-à-face.
Une analyse des moyennes et des écarts types a été appliquée aux données quantitatives. La phase qualitative a porté sur les données de 35 entretiens individuels, approfondis et semi-structurés et neuf focus groupe. Conduits auprès des gestantes, des matrones et des tradipraticiens et des époux des gestantes qui ont été sélectionnés de façon raisonnée, et 19 observations directes des plantes médicinales photographiées. Les données qualitatives ont été analysées en contenu par thématique liées aux perceptions et pratiques de la phytothérapie utérotonique chez les gestantes.
Résultats
Sur le plan quantitatif, toutes les 157 gestantes pratiquaient la phytothérapie utérotonique. Leur âge a varié entre 20 et 34 ans révolus. Parmi elles, 67,95% ont un niveau d’études primaires, la majorité étaient mariées. 91,13% étaient de la tribu de BABANGU ; 49,04% étaient du clan de MUKABE NGOYA, 12,10% originaires du village KALUPETA et 17,20 % multipares.
Sur le plan qualitatif, les gestantes considèrent que la pratique de la phytothérapie assurait trois fonctions essentielles, à savoir : faciliter l’accouchement, éviter les complications, et conserver le patrimoine ancestral. Les conséquences étaient perçues de manière marginale concernant la phytothérapie, notamment : l’épuisement, les vertiges, l’hémorragie et l’induction de la césarienne.
Conclusion
La pratique de la phytothérapie est bien courante chez presque toutes les gestantes à Mukabe Kasari. Elle joue trois rôles et présente des conséquences marginales. Les autorités sanitaires devraient la prendre en compte dans leurs efforts d’organisation des services des soins de santé. Par ailleurs, les résultats donnent des pistes de recherche sur les principes actifs des plantes médicinales et la pharmacovigilance sans oublier la pharmacopée.
MOTS CLES : Pratique, Gestantes, Phytothérapie Utérotonique Au 3ème trimestre de la grossesse, Mukabe
Sr Nama Mwengu Cécile